Giuseppe Maria Crespi et Atelier (1665-1747)
Femme Chasseresse
Huile sur toile : 82 x 67 cm.
Cadre ancien doré d’époque Régence.
Sous les traits d’une femme issue de la noblesse, une chasseresse élégamment vêtue en arborant une mine à la fois enjouée et malicieuse, nous montre son trophée de chasse.
Elle maintient de sa main droite un fusil à poudre. Nous distinguons dans le fond la présence d’une cage à gibier devant laquelle est disposé pèle mêle une pyramide de petits gibiers à plumes.
Une poire à poudre vient compléter l’ensemble. Il n’est en effet qu’un artiste de la veine de Crespi pour peindre des figures d’où se dégage une sorte d’autorité naturelle empreinte également de majesté.
L’utilisation du clair obscur, réminiscence d’un caravagisme subtilement digéré va permettre à Crespi d’exprimer dans ce tableau tout l’aspect dramatique qui en ressort. La lumière blanche, prégnante qui illumine le visage théâtral du personnage contrastant avec le fond noir presque uniforme imprime à l’œuvre son caractère tragique. La torsion du cou, l’oiseau pétri dans sa main viennent accentuer l’impression scénique de la composition.
Mais Crespi apparait dans toute son ambiguïté, car de la tragédie il en découle parfois une certaine forme de caricature.
Le sujet est dans l’air du temps et convient particulièrement bien au génie truculent et inquiet à la fois de Crespi.
Selon Zanotti, premier biographe de Crespi en 1739, le peintre n’éclairait que les figures, laissant l’arrière-plan dans une obscurité totale, ce qui les fait ressortir au point qu’elles semblent sortir du tableau.
Nous connaissons une sanguine passée en vente chez Sotheby’s en 1989 ( adjugée 52 000 £) qui représente la même thématique à savoir une jeune femme chasseresse et ses attributs. Le tableau ci-dessous représentant une femme au chat rappelle notre tableau. On y retrouve également un petit détail, ces petites fleurs blanches parsemées dans la chevelure du personnage.
Prix : nous consulter.